Moins connu que le semi-rattrapé (FQS), le style de crawl « Body Driven » est pourtant l’un des plus efficaces.

Cet article s’adresse tout particulièrement aux nageurs « sur le tard ». Il s’adresse aussi aux nageurs de plus petit gabarit qui n’ont pas forcément beaucoup de forces dans leur bras.

Comme je l’ai décrit dans le livre « Le Guide du Crawl Moderne« , parmi les différents styles de crawl existe le crawl « body-driven« ; cette anglicisme recouvre le style de crawl suivant : le nageur va chercher à générer la puissance avec son corps entier et en particulier grâce aux muscles de son tronc. Il ne va chercher à produire énormément de puissance grâce à la force des ses bras.

Quels sont les avantages / inconvénients de cette nage ?

Ils sont nombreux. Tout d’abord, cette manière de nager utilise les muscles du tronc qui sont les plus endurants du corps humain. Cela conviendra donc particulièrement bien à des efforts de longue durée. Le nageur va pas forcer sur ses bras. Cela va l’aider à garder ses bras plus relâchés. Cela lui permettra une meilleure récupération durant chaque cycle de nage. 

L’inconvénient de ce style de nage vient avant tout de son manque d’amplitude par coups de bras par rapport par exemple au crawl FQS. Pour tenir la vitesse par rapport à des crawleurs en FQS, le crawleur Body Driven va devoir augmenter sa fréquence de bras, jusqu’à atteindre une limite évidemment.

Comment bien le réaliser ?

Le nageur doit s’imaginer comme ayant des bras qui seraient réduits à leur plus simple expression. Il doit vraiment ressentir que la propulsion de son tronc. Ceux sont les muscles du tronc (agissant comme un moteur) qui vont propulser les bras. Le travail des bras va être réduit à la prise d’eau et à la bonne prise des appuis sur l’eau. Cela signifie que l’impulsion du mouvement doit vraiment venir du tronc et du roulis. Ce n’est pas le tronc et le roulis qui accompagne les bras mais l’inverse. Il faut visualiser le mouvement comme venant avant tout de l’impulsion des épaules. La souplesse des épaules combinée à un mouvement ample va entraîner le mouvement des bras qui restent presque passifs.

Cela va de pair généralement avec une cadence de bras assez élevée: il faut plutôt viser autour de 60 coups de bras par minute. Pour autant, ce style de nage fatiguera moins qu’un crawl à fréquence de bras plus basse mais avec un plus gros effort fourni par les bras. Il s’agira d’un crawl très dynamique et relâché. L’amplitude par coups de bras sera généralement faible que dans d’autres styles de crawl.

Il existe de grands nageurs et nageuses qui ont nagé avec ce style de crawl : par exemple: Laure Manadou et Janet Evans. Ces deux championnes n’étaient surement pas des nageuses sur le tard et avaient passé évidemment de très longues heures dans le bassin; pour autant, elles ont choisi ce style et l’ont gardé toute leur carrière. Souvent, c’est un style que l’on voit chez certains jeunes  qui compensent ainsi leur manque de force musculaire pure. Dans leur cas, elle ont gardé ce style même une fois devenues des championnes émérites. Vous pouvez regarder leur style en vidéo et vous en inspirer en cliquant sur leur nom ci-dessus.